Depuis que l’axe anglo-saxon a décidé de jouer aux Rambos, de mettre à profit l’affaire du Mercer Street, quitte à la transformer, si possible, en un levier de pression politico-militaire contre l’Iran à quelques heures de l’investiture du président élu Raïssi qui comme premier geste de son délicat mandat a décrété la fin du cirque nucléaire de Vienne et une remise de tous les compteurs de huit ans de chantage, de désengagement, de désinvolture occidentale à zéro, axe qui dit vouloir voler au secours d’un régime israélien dont la folle propension à jouer avec le feu « naval » a fini par lui brûler les doigts, un certain jeudi 29 février quand son navire logistique, maquillé et remaquillé de mille et une manières est tombé dans le filet, pris pour cible d’une très complexe opération aux drones à sens unique que The Drive décrit Comme étant « curieuse de conception » puisqu’ « ils portent une ogive intégrale à frapper et en même temps à faire exploser » et « qu’ils brouillent de la sorte et de plus en plus la distinction entre missile traditionnels et drones armés », une question est sur toutes les lèvres : quelle sera la nature de la riposte ?
Non pas tant celle qu’a promise l’axe Israël/US/GB à l’Iran sur base d’une campagne de pub de basse gamme mais celle que l’Iran leur infligera, immédiatement », au moindre acte et geste hostile. Pourquoi ? Car, l’erreur israélienne d’avoir tiré le 22 juillet non pas contre un site militaire syrien, mais contre les dortoirs de soldats à Qusseir et de tuer délibérément deux hauts cadres de la Résistance a fait fatalement lier le « ciel de la Syrie » à la mer d’Oman, au golfe persique ou encore à l’océan Indien, là où même une « coalition Israël/US/GB/OTAN » n’aura jamais la réelle initiative.
Et l’article de poser la question suivante : " Au fait, tout ce que nous voulions, c’est le fait d’inverser en notre faveur ce constat du général McKenzie qui a reconnu à plusieurs reprises que le ciel du Moyen-Orient échappait à l’US Air Force et que celle-ci est désormais à égalité en termes de létalité avec les drones made in Iran. L’incident du Mercer Street a ceci de fâcheux qu’il y ajoute le milieux marin, où les iraniens et leurs alliés excellent aussi en termes non seulement de combats asymétriques avec des UAV capables de mener des opérations militaires ultra précises, mais aussi en termes de combats maritimes à proprement parler a la faveur de cette autre arme à capacité d’essaimage redoutable qu’à l’Iran, à savoir des vedettes rapides. Une offensive conjuguée essaim de drone-essaim de vedettes rapides, nous renvoie encore à notre DCA en milieux et là les failles sont énormes."
Location on the Mercer Street where the UAV struck was on top of the bridge just forward of the smokestack. The spot can be seen using a reference image of the ship when it was still named the Pacific Lapis. https://t.co/zduTycopmB pic.twitter.com/d0YKyiacHL
— IntelWalrus (@IntelWalrus) August 1, 2021
Et The Drive a raison : une semaine après la capitulation d'Israël face à la tempête balistique de Gaza alors même que Raphael, armurier sioniste, avait bien assuré l'armée sioniste de la fiabilité de la DCA dite multicouche d'Israël et surtout de celle d'un Dôme de fer que Lockheed Martin et les sionistes avaient travaillé et retravaillé en été 2020 au Texas, et ce sur base d'expériences d'échecs successifs de batteries de missiles antimissiles Patriot face à Ansarallah, le bouclier antimissile US version navale, dit Aegis a échoué à intercepter un missile balistique à moyenne portée. L'objectif du test était en effet de démontrer la capacité d'un vaisseau Aegis configuré pour la défense antimissile balistique à détecter, suivre, engager et intercepter une cible de missile balistique à moyenne portée avec une salve de deux missiles standard-6 (SM-6) Missiles Dual II, selon l'US Air Force.
Juste avant ce test, les navires US se targuaient en effet d'avoir ce missile sol-air, missile sol-air à "des fins de lutte anti-aérienne à longue portée (Extended Range Anti-Air Warfare - ER-AAW), pouvant apporter une protection contre les hélicoptères, les avions, les drones ainsi que les missiles anti-navires," un missile aux "capacités antinavires a avec un record de distance de tir à plus de 400 km "! On racontait aussi que le SM-6 peut être employé selon plusieurs mode différents : Guidage inertiel pendant le vol de croisière jusqu'à la cible, avec acquisition de cette dernière grâce au radar actif, lors de la phase d'attaque terminale, Guidage par radar semi-actif pendant toute la durée du vol du missile, et tir au-delà de l'horizon, en utilisant des capacités d'engagement en coopération, notamment grâce à des radars embarqués sur aéronefs ou sur hélicoptères. Bref, qu'Aeigis avait tout pour contrer l'Iran et certains de ses missiles balistique antinavire comme « Zolfaqar Bassir » qui sont équipés d'une ogive de recherche optique (ce qui le rend aussi précis que des coûteux missiles de croisière, NDLR), et d’une portée de plus de 700 kilomètres, et qui font que des navires US ne partent jamais seuls en mission et qui se font toujours accompagner de corvettes, de lance-roquettes, de navires logistiques voire de sous-marins ...
Mais le test a lamentablement échoué une fois en mai, une autre fois en juillet. The Drive y revient d’ailleurs en termes à peine voilée se posant la question à savoir si la Royal Navy, partie en croisade contre l’Iran venait à faire l’objet d’une attaque aux drones est-elle oui ou non à même de se défendre :
« Si des représailles militaires directes contre l'Iran ou des intérêts iraniens peuvent être une perspective lointaine, l'incident pourrait conduire le Royaume-Uni, en particulier, vers une posture plus défensive en ce qui concerne le trafic maritime dans le golfe d'Oman. En 2019, le pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero a été saisi par l'Iran pendant deux mois après avoir prétendument enfreint les règles maritimes. Une frappe mortelle de drone, cependant, présente une escalade significative et peut nécessiter une protection améliorée, peut-être sous la forme d'une présence élargie de la Royal Navy dans la région. Bien qu'il existe déjà une construction de sécurité maritime internationale (IMSC) dirigée par les États-Unis, spécifiquement axée sur la protection des transports maritimes internationaux contre des attaques comme celle infligée à Mercer Street, il est presque impossible de fournir une défense globale contre ces types de frappes de drones qui peuvent être lancées depuis la terre ou depuis l'eau.
Au final, même opérer en convoi et fournir une frégate de défense anti-drone avec Aegis à bord ne serait pas une garantie de sécurité, d’autant plus Lors du dernier test d’AEGIS contre deux cibles de missiles balistiques à courte et moyenne portée, le système AEGIS a été installé sur l’USS Ralph Johnson (DDG-114) et utilisait le missile intercepteur AEGIS, SM-6 Dual II mais Le navire a tiré quatre missiles contre deux cibles et n’en a touché qu’une. Et encore il s’agissait d'une amélioration par rapport à un test précédent en mai dernier où aucune seule cible n’avait été interceptée. AEGIS est peut-être considéré comme le meilleur système américain pour la défense antimissile balistique à courte et moyenne portée et constitue l’épine dorsale mais il a prouvé ses limites".
Et la revue militaire de poursuivre cette litanie d’échecs :
«... Car outre notre éternelle problème d’interception, le dernier exercice suggère également que les États-Unis ne pourraient pas maintenir les communications en réseau, ce qui signifie qu’elles pourraient être perturbées par l’ennemi. Et d’ailleurs le soir de l’attaque contre le Mercer Street, c’est ce qui s’est passé. Les Iraniens semblent avoir lancé deux séries de drones, la première ayant la capacité de perturber cette communication, ce qui a aveuglé tout net la DCA des navires britanniques et français qui se trouvent sur les lieux, la seconde s’étant abattue sur la cible. Or on sait qu’un avantage clé des États-Unis en temps de guerre est la capacité de masser la puissance de feu sur des cibles de grande valeur en utilisant des systèmes en réseau pour trouver la cible, diriger l’intercepteur le plus proche vers la cible et l’assommer. Au fait, les communications en réseau sont un important multiplicateur de forces américaines et la clé de la domination des États-Unis au combat. Les drones iraniens sont sur le point de priver les USA de cet vital avantage ! "
The IRGC has released a short video demonstrating one of its "suicide drones" in action. The video is undated and kind of loud.
— Kian Sharifi (@KianSharifi) April 21, 2021
Video obtained from #Iran's Al-Alam TV. pic.twitter.com/RMAwfVh6Xr
Mais les limites d'une guerre aéronavale contre l'Iran et ses alliés dans les eaux de la région n'en restent pas là. The Drive écrit : « Il y a évidemment les F-35 britanniques embarqués mais le F-35 est principalement une plate-forme de supériorité aérienne tactique qui n’emporte qu’un nombre limité de bombes car il doit les transporter en interne. Il a une portée quelque peu limitée et il devra potentiellement rivaliser dans un scénario de conflit avec des avions.. Et l’Iran n’en a pas. Il n’en a même pas besoin avec ces drones qui pourraient s’abattre par dizaines voire centaines sur les cibles navales Israël/US/OTAN au cas où on déciderait d’une grande confrontation. Décidément, les Iraniens ont tout prévu et tendu un piège énorme en poussant Israël de s’engager du ciel à la mer. A ceci s’ajoute le fait que les navires de surface de la Marine sont principalement utiles pour les missions anti-aériennes et là les Iraniens et leurs alliés travaillent depuis 2019 à prouver que cette DCA made in US avec ses Patriote, ses THAAD et ses Aegis ne sert pas à grand-chose et que si Israël s’est vu en 11 jours de pilonnage balistique ses aéroports, ses ports, ses bases aériennes ses sites offshores presque partir en fumée c’est en grosse partie à cause de cette structure défaillante de la DCA US qui a servi de base à Dôme de fer. Certains diraient que la Royal Navy pourrait chercher à renforcer son engagement envers l'IMSC (coalition maritime US anti-Iran, NDLR), dont il est déjà membre, ce qui revient à dire qu’il pourrait multiplier la taille de sa flotte dans les eaux de la région."
Mais, souligne la revue, "il n’est pas nécessairement simple de trouver des navires de la Royal Navy disponibles pour cela, en particulier avec d'importants engagements dans l'Atlantique Nord, la Méditerranée et dans la pacifique. En effet, une coalition de guerre aéronavale pro-Israël qui soit à même de contrer l’Iran pourrait, au-delà de tout, avoir à faire face non pas seulement à des "drones à sens unique", comme Shahed-136, sorte de missiles de croisière qui ne disent pas leur nom, mais aussi à une variété d’engin que l'Iran s’est fabriqué et qui au contraire d’Aegis sont capables de fournir une DCA redoutable en milieux marins. Et le drone "Kian" en est un.
En plus le Kian prive l’adversaire de l’Iran de toute possibilité de surprise en raison du vol constant et puis il réduit aussi des angles morts propre à une DCA terrestre. Comparé au recours à F-16 ou à F-15 a titre de DCA, comme Israël ou encore l’Arabie saoudite l’ont fait récemment face à Gaza et Ansarallah, une défense aérienne à base de de drone procure aux Iraniens beaucoup d’avantages : la rentabilité puisque le coût est infiniment moindre, un avantage numérique, car chaque opération de DCA pourrait activer des dizaines de drones et couvrir une très large espace, puis évidemment la furtivité…Bref, une puissance aéronavale insoupçonnée maintenant qu'il est question de la riposte "imminente et appropriée" US/GB/OTAN/Israël contre l'Iran... The Drive conclut :" Visiblement les Iraniens ont pensé à tout et tendu un beau piège pour Israël et ses alliés. Si pour chaque frappe contre la Syrie, il y aurait un Cargo israélien à défendre,... alors bonjour les dégâts".